Interdit d'interdire Exploration des limites de l'autorité pastorale, Traduit d'Adventists Affirm

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Les yeux grands ouverts
Interdit d’interdire
Exploration des limites de l’autorité pastorale

Traduit d’Adventists Affirm

 

 

 


Introduction

 

En 1908 Ellen White vit un démarcheur qui criait avec des larmes dans la voix ; le but de ses appels était de
répandre de la littérature contenant la vérité présente. La cause de son émotion ? La vente rapide de nos livres.

 

 

Un camp meeting d’évangélisation, familier pour les membres d’il y a environ cent ans, s’achevait. Dans un
effort pour distribuer une grande quantité de livres dans un laps de temps court, les prix des ouvrages avaient
été fortement réduits pour cette rencontre.
Dans la vision elle vit que beaucoup de personnes qui n’étaient pas membres notaient les prix et en
concluaient que ces livres devaient être précieux puisque les vendeurs avaient décidé de faire un gros sacrifice
financier pour qu’ils soient distribués. Ils achetaient de nombreux exemplaires pour eux et pour les distribuer à
leurs amis.

 

 

Mais le mécontentement s’exprimait parmi plusieurs dans la communauté. L’un disait : « On devrait arrêter
ce travail car ce ne sera pas rentable ». Alors qu’un frère emportait une grosse brassée de livres, un
démarcheur mit sa main sur son bras et lui dit : « Mon frère, qu’allez vous faire avec tant de livres ? ». Puis
j’entendis la voix d’un conseiller disant : « Ne leur interdissez pas de prendre et de répandre ces livres, c’est
une oeuvre qui doit être faite ; la fin est proche »… . (Mais) quelque-uns des ouvriers continuaient à
apparaître les répandant en grand nombre . L’un pleurait et disait : « Cela fait de l’oeuvre des publications
quelque chose d’injuste, le prix de vente de ces livres étant si bas »…. La voix répondit : « Beaucoup achètent
pour leurs amis et pour eux-même ; sans cela, ils ne pourrait pas penser acheter ». RH du 13.08.1908.

 

 

Bien que j’ai travaillé pendant 17 ans comme démarcheur, mon intérêt dans cette histoire a moins à faire avec
la distribution de la littérature qu’avec l’intervention du conseiller disant « Ne leur interdisez pas ».
Peut être que dans l’oeuvre des publications plus que dans d’autres branches du ministère évangélique le
problème de l’autorité se pose plus souvent.

 

 

Dans une autre occasion en 1888, la Conférence Générale vota qu’avant d’être engagés comme pasteur, les
ouvriers devaient avoir eu du succès dans l’oeuvre des publications. Bien que Mme White ait encouragé les
étudiants se préparant au pastorat à une formation au démarchage, elle s’opposa à une obligation contractuelle.
Pourquoi ? Parce que Dieu se réserve le droit d’appeler les homme au ministère quand et de la façon qu’il
choisit lui-même. Alors qu’il est juste que des frères d’expérience donnent des conseils et suggèrent des plans,
ils doivent laisser chacun libre de chercher la direction de Dieu dans leur service pour lui. Aujourd’hui
quelques fédérations ou unions ont des règlements qui vont dans le même sens qu’en 1888. Que faire si un
comité exécutif stipule par exemple que seuls ceux ayant un diplôme adéquat (Bachelier, par exemple)
peuvent être employés en qualité de pasteur.

La plume de Mme White s’occupa même des problèmes épineux des territoires, dans l’oeuvre des publications.
Elle écrivit que si un homme se sentant investi pour répandre les publications dans un territoire qui a été
négligé par le responsable nommé pour travailler sur ce territoire, personne n’était autorisé à l’en empêcher.
 

 

 

Dieu n’a-t-il pas de respect pour l’autorité de l’Eglise ?

 

 

Dieu respecte l’autorité de l’Eglise. Il demande aussi que les membres la respecte. Il accorde aux pasteurs des
privilèges spéciaux en matière d’autorité (1 Ti 5 : 19, 20).

 

Mais le Seigneur ne donne à aucun homme, ni à aucun comité, même au niveau de la Conférence Générale, le
genre d’autorité qui fut appliquée lors de la rencontre de 1888. Les hommes ne sont pas autorisés à imposer
leur volonté à leurs frères.
Le but de cet article est de démontrer ces affirmations tout en expliquant la nature de l’autorité que les pasteurs
et les comités représentatifs possèdent. Les pasteurs qui exercent leur autorité au-delà de ce que la Bible le leur permet sont en faute.

 

 

Interdit d’interdire

 

Parmi les interdictions formulées par le Christ, nous pouvons trouver deux mots tels que « n’interdissez pas »
de l’histoire du démarcheur de livres. L’un de ceux-ci reprend les disciples qui empêchent les enfants d’approcher de Jésus.

L’autre relate leur décision d’arrêter ce qu’il perçoivent comme un phénomène dangereux, l’apparition d’autres ministres qui professent travailler pour Jésus mais qui, pour ce faire, ont négligé de chercher l’autorisation
de Jésus ou des disciples.

Jean croisa un tel homme. L’Apôtre témoigna qu’un démon fut chassé au nom de son Maître, sans autorisation. Plus tard, regardant en arrière, il se souvint de cette histoire ; il fut effrayé de constater qu’il n’avait pas fait ce qu’il fallait. A Jésus, Jean confessa : « Nous l’en avons empêché parce qu’il ne nous suit pas ». Jésus lui répondit : « Ne l’interdissez pas car celui qui n’est pas contre nous est pour nous » (Lc 9 : 50 ).
Jean a pensé d’une autre façon : « Il ne nous suit pas » (Lc 9 : 49). Jésus va dans un sens contraire : «L’ouvrier qui n’est pas avec l’organisation administrative se réclamant du Christ, est pour Christ par la nature même de sa mission ».

La Tête de l’Eglise semble beaucoup plus confortable que Jean avec des éléments qui peuvent être ressentis
comme étant « hors contrôle de l’autorité exécutive». D’un point de vue humain, comment les disciples pouvaient-ils savoir quel ministère pouvait être accompli ? Ensuite, comment évaluer la capacité de celui qui devait l’accomplir ?

Les pasteurs affrontent des perplexités similaires. Aussi, comment peuvent-ils identifier quel membre devrait
être encouragé dans un ministère et quel autre membre ne le devrait pas.
Pour le Christ, cela ne posait pas problème ; sa pensée soulignait que ceux qui professaient travailler en son nom avaient un motif interne fort pour s’éviter de critiquer ce nom. « Mais Jésus dit : Ne lui interdisez pas ; car il n’est personne qui faisant un miracle en mon nom puisse aussitôt après parler mal de moi » Mc 9 : 39.
Des hommes aussi proches de Jésus que Jean et aussi honorés par l’octroi de responsabilité que les douze disciples ont tendance à faire la même erreur aujourd’hui. Ils font confusion quant à la signification de leur position. Ils pensent qu’ils sont des gouverneurs délégués dans la partie du champ qui leur a été assignée.

 

Dans l’histoire de notre Eglise, nous pouvons trouver une illustration de ces principes dans les témoignages
écrits au sujet du financement et de l’administration de l’école de Madison. Plusieurs hommes, occupant des
positions dans l’administration de l’Eglise étaient agacés du fait que Madison existait en dehors des structures
officielles de l’administration de l’Eglise. Son appartenance et son fonctionnement étaient indépendants
. Ces
leaders de l’Eglise pensaient que leurs positions dans l’oeuvre leur donnaient le droit et l’autorité d’interdire à
cette association indépendante de lever et de recevoir des fonds sur leur territoire.
Ellen White leur reprocha cette idée de vouloir tout gouverner, tout contrôler. Non seulement ces leaders
n’étaient pas autorisés à interdire les « Campagnes financières de Madison » mais ils étaient responsables car
ils auraient dû financer partiellement Madison sur leur budget. Le Comité de la Conférence devait agir avec
libéralité et sponsoriser Madison (Sptb 18.6.1907).

« Le Seigneur ne pose pas des limites parmi ses ouvriers comme les hommes le font. Dans leur ministère et
leur travail, les frères Magan et Suderland ont été freinés sans nécessité. Les moyens qui auraient dus leur
être accordés leur ont été retenus parce qu’ils ne se sont pas, dans leur organisation et leur gestion de l’école
de Madison, placés sous le contrôle de la Conférence »

(Idem). Elle soutient que ces leaders de l’Eglise
auraient dû « considérer pleinement » les raisons qui faisaient que Madison était indépendante. Aussi
longtemps que l’école travaillait en harmonie avec la volonté de Dieu et ses conseils, elle avait droit à une
partie des moyens reçus par l’Eglise, bien qu’elle se maintienne dans une organisation autonome (Idem).
Si quelque chose dans ces témoignages vous gêne ou vous parait étrange, il se pourrait que vous soyez imbibés en partie de l’état d’esprit de l’Apôtre Jean.

La question fondamentale qui est posée par l’histoire de Madison est celle-ci : Dieu investit-il des hommes
dans l’Eglise pour que, d’une façon autoritaire, ils interdisent et commandent leurs paroissiens et leurs subordonnés ? Pour Mme White, c’est un problème de dépendance : Ou l’homme est dépendant de lui-même, ou il est dépendant du Seigneur. Ceux qui osent accepter les responsabilités et les exercent comme un dictateur sont en danger et travaillent contre le plan de Dieu.

« Leurs permissions et leurs interdictions ont développé un fausse idée concernant la responsabilité que les
individus doivent assumer et ont conduit les croyants à regarder à l’homme au lieu de regarder à Dieu ».
« L’exercice de la responsabilité a été portée à de telles extrémités qu’il est maintenant temps de faire une
halte ; car les membres d’Eglise ont reçu une mauvaise éducation. Une erreur a été faite, erreur qu’il faut
corriger avant qu’il ne soit trop tard »
(LMM 221, 323, 324).

Les mobiles qui poussent les pasteurs et les administrateurs qui exercent cette fausse autorité (elle ne leur a
pas été donnée par le ciel) peuvent paraître nobles. Le jeune homme Josué, qui était fidèle, employait le même
zèle. Quand deux hommes qui n’avaient pas suivi des directives administratives pour venir au centre du camp
furent remplis de l’Esprit, le collègue de Moïse eut peur. « Et Josué dit…Mon Seigneur Moïse, interdit leur. Et
Moïse lui répondit : Plaise à Dieu que tous le peuple de l’Eternel soit des prophètes et que l’Eternel puisse
mettre son Esprit sur eux ! » (No 11 : 28, 29). Josué sentit que l’autorité de Moïse et sa responsabilité
particulière pouvaient être mises en danger par l’action de ces deux hommes. Ils avaient introduit un élément
inconnu. Pourquoi n’avaient-ils pas répondu lors du rassemblement des 70 ? Mais Moïse ne partageait pas le
souci de Josué. Son idée de l’administration de L’Eglise, tout en incluant les éléments humains (des chefs de
1000, 100, 50, 10), permettait de tenir compte du fait que les hommes pouvaient être directement dirigés par le
Saint-Esprit.

Nous devrions toujours être sur nos gardes à ne pas mettre des restrictions sur le travail des autres de peur
d’empêcher la progression du message de la Vérité
(M.R.311, p34).

Les leaders « qui ont dans le passé permis à un tel esprit de les dominer » ont besoin de se repentir. Leur
manque de conversion
« a tristement fait du mal à l’oeuvre » « a tristement fait du mal à l’oeuvre ». …car le Saint-Esprit ne peut pas travailler avec eux tandis qu’ils refusent d’accepter ses conseils et son contrôle. Il ne peut pas employer les hommes qui se servent de la vérité qu’il leur a confiée pour oppresser et agir afin de fermer les lèvres de ceux que le Saint-Esprit veut voir parler (Idem).

Dieu conduit son peuple. Mais l’homme qui exerce le pouvoir de permettre ou d’interdire, en fonction de son
jugement personnel, donne l’image d’une disposition de coeur non sanctifiée.

Elle écrit encore : Les Eglises seront sans puissance si elles sont habituées à obéir aux volontés dictatoriales
d’hommes limités au lieu d’obéir aux ordres de Dieu. On ne doit pas leur laisser penser qu’avant de
s’engager dans une entreprise quelqu’elle soit, ils doivent obtenir la permissions des hommes. Dieu m’invite à
dire : Ne t’attache pas aux hommes dont le souffle est dans ses narines…Ne serais-je pas consulté ? Des
hommes impulsifs, limités auraient-ils le contrôle sur ceux que je choisis ?
(LLM 323, 324)

Aussi bien Jésus que Moïse formulaient de chaleureuses appréciations pour ceux qui, guidés par l’Esprit,
travaillaient sans tenir compte du fait qu’ils faisaient partie ou pas du gouvernement du peuple de Dieu. Tous
les deux réprouvaient ces tendances à interdire une activité non autorisée par l’administration. Nous l’avons
vu, Jésus disait qu’il n’y a personne qui peut ouvertement se contredire en combattant ce qu’il prétend
supporter. Ce principe fondamental de décentralisation est encore vrai aujourd’hui. « Ne lui interdit pas »
disait Jésus. Il ne peut pas vous faire du mal sans se faire lui-même du mal. Et comme je ne vous ai pas donné
l’autorité d’interdire, il n’y a rien à gagner à vouloir contrôler son travail. Laissez-le faire.

Ces principes frappent au coeur du mystère de l’iniquité. Ils assassinent l’exercice du « pouvoir royal » dans
l’Eglise. Dans le Mouvement adventiste cet idéal a été institutionnalisé sous la direction de la Messagère du
Seigneur pour l’Eglise du reste. L’ouverture d’organisations non centralisées, telle le collège de Madison dont
nous avons parlé, donna naissance à une armée d’expériences dans lesquelles le problème de l’autorité s’est
posé. La réponse de Dieu par l’intermédiaire de Mme White a répandu sur l’Amérique du nord une grande
lumière. De nombreux ministères, self-supporting, se sont mis à fleurir. Elle encourage ces mouvements laïcs
à avancer dans l’humilité, sans se soucier de la permission ou des sanctions. Elle demande aux leaders de
l’Eglise d’encourager les membres à s’investir dans l’Oeuvre, dans de nouveaux domaines ou de nouveaux
champs, sans se soucier du canal des finances.

Permettez-moi de vous dire, si votre coeur est dans l’Oeuvre et si vous avez la foi en Dieu, vous n’avez pas à
vous soucier de la sanction de pasteur ou membres ; si vous travaillez droitement dans une action au nom de
Jésus, humblement, faisant ce que vous pouvez pour enseigner la Vérité, Dieu vous donnera la victoire. Si
l’oeuvre n’avait pas été empêchée par une restriction ici, une restriction là, et toujours un empêchement, elle
pourrait déjà être terminée
(GCB 3.4.1901). 

Les Adventistes du 7ème jour font un grand et un bon travail. Ne laissez pas des mains humaines s’élever pour
empêcher leurs frères de travailler pour le Seigneur
( SPM 421, 422).

 

 

 

Modèles d’empiètements

 

Un historien résume l’histoire de l’Eglise comme étant le rapport des empiètements du pouvoir ecclésiastique
et des efforts des hommes pour résister à ces empiètements. Il raconte comment l’Eglise apostolique romaine
travaillait pour créer des églises dans les villes et campagnes. Les nouveaux croyants, naturellement,
regardaient vers les croyants de Rome pour qu’ils répondent à leurs questions et résolvent leurs perplexités
spirituelles. Ces rapports de déférence polie et naturelle se transformèrent rapidement en une demande de
soumission et de subordination. Ce modèle de « Aide aujourd’hui-Domination demain » a été répété souvent
dans l’histoire.

 

Mais si un homme est continuellement consulté pour qu’il donne son avis ( c’est souvent le cas des pasteurs),
il est en danger de penser qu’il ne peut pas se tromper et donc qu’il est à même de juger ses frères, et de cette
façon, il amène le péril sur l’église. Sous son influence, la qualité spirituelle de l’église décroît, la
connaissance de la volonté de Dieu est de moins en moins distincte alors que les paroles de cette homme
deviennent paradoxalement de plus en plus importantes pour le peuple. Ainsi Dieu est déshonorer et on en
arrive à la perte du discernement spirituel.
(RH du 14. 8.1894).

Jésus avait prévu cela et travailla pour anticiper le développement de ce mal. Il nous donna le modèle du
serviteur ; l’autorité que les autres remarquaient dans sa vie, c’était en fait un l’enseignement qu’il voulait
nous donner sur l’autorité.

« Car il enseignait comme ayant autorité et non pas comme les scribes » (Mat 7 : 29). Non pas comme les
scribes ; en d’autres mots, Jésus enseignait sans appuyer son autorité sur les leaders d’alors ni sur les docteurs
de la loi. Il parlait de la vérité avec amour et laissait la vérité faire son oeuvre dans la conscience de ses auditeurs.
Son autorité se manifestait dans l’exercice de son droit à enseigner. De même, l’autorisation de prêcher
est l’autorité qu’il a donné à ses messagers par délégation. Tandis que les douze se disputaient pour savoir qui
devait avoir la plus haute position administrative, il se préparait à leur montrer que la nature de l’administration
chrétienne n’était pas d’obliger l’autre. Il leur demanda un moment d’attention : « Et il s’assit et appela
les douze et leur dit : Si quelqu’un veut être le premier il sera le dernier de tous et le serviteur de tous. Et il prit
un petit enfant, le plaça au milieu d’eux, et l’ayant pris dans ses bras il leur dit : Quiconque reçoit en mon nom
un de ces petits enfants me reçoit. (Mc 9 :35, 36).

Jésus n’enseigna pas que l’autorité dans l’enseignement soit accompagnée de l’autorité à condamner les
incroyants. La condamnation viendra avec le Jugement. « Si quelqu’un entend mes paroles et ne les garde
point, ce n’est pas moi qui le juge ; car je suis venu non pour juger le monde mais pour sauver le monde. Celui
qui me rejette et qui ne reçoit pas mes paroles a son juge ; la parole que j’ai annoncée, c’est elle qui le jugera
au dernier jour » (Jn 12 : 47, 48).

 

 

 

L’autorité pastorale

 

 

Les pasteurs qui pensent qu’ils sont autorisés à guider leur communauté comme un capitaine guide un navire,
ou qu’ils sont autorisés à punir ceux qui ne sont pas en accord avec eux comme l’officier militaire punit
l’insubordination, ne trouvent aucune justification de leur position dans l’enseignement du Christ. Un leader
d’église, dans les temps apostoliques, pensait qu’il pouvait manager son église locale avec une barre de fer. Il
sentait qu’il avait le droit de radier ceux qui n’étaient pas en accord avec ses positions à lui. Il refusait de faire
appel à l’autorité des enseignements des Apôtres.
Sous sa direction, l’église devint congrégationaliste dans son
fonctionnement et autoritaire dans son administration. Il avait cette mauvaise tendance « de leur interdire ».
Lisons dans 3 Jean 9 et 10 : « J’ai écrit quelques mots à l’église ; mais Diotrèphe, qui aime à être le premier
parmi eux, ne nous reçoit point. C’est pourquoi, si je vais, je rappellerai les actes qu’il commet en tenant
contre nous de méchants propos. Non content de cela il ne reçoit pas les frères, et ceux qui voudraient le faire,
il les en empêche et les chasse de l’église ».

Diotrèphes représente une classe assez large de responsables. Ces pasteurs refusent de reconnaître l’autorité de
l’Eglise mondiale et de ses directives pour gérer leurs propres affaires dans leur coin et tiennent dans la
soumission leurs frères et soeurs. Ils confondent leur droit à enseigner la Parole avec un droit à exiger que les
autres se soumettent à leurs enseignements et volonté. Tandis qu’ils traitent des âmes consciencieuses avec
sévérité, ils font étalage de leur mépris des règlements de l’Eglise organisée (Le Manuel d’Eglise) de laquelle
ils dépendent. La Conférence Générale est organisée de telle sorte que c’est l’assemblée de la Conférence Générale (qui se tient tous les 5 ans), qui est la plus haute autorité.
C’est elle qui met a jour le Manuel d’Eglise. Cette autorité s’impose à tous les niveaux de la gestion de
l’Eglise. Le pasteur sert cette autorité, il ne la domine pas. C’est elle qui est autorisée légalement et
bibliquement à gérer les problèmes de discipline, d’ordre, d’adoration et de finances.
Lui est autorisé à
enseigner, l’assemblée de la C.G. à agir.

Les pasteurs au pouvoir absolu, ou ceux qui pensent qu’ils sont autorisés par l’administration de l’Eglise à
mettre leur église locale au pas, devraient comprendre ce principe. Il pourrait être bénéfique pour eux de
comprendre pourquoi les ministres de l’Evangile sont autorisés à enseigner. L’autorité et le pouvoir sont
accordés, dans la Bible, comme un moyen pour arriver à une fin. Les responsabilités que Dieu accorde sont
toujours accompagnées des ressources suffisantes d’autorité et des moyens de leur accomplissement. L’Etat,
par exemple, a la responsabilité de protéger ses citoyens des attaques, des oppressions et des malfaiteurs qui
troublent la paix. Pour accomplir cette tâche, il doit avoir un pouvoir de police et un pouvoir militaire. Ces
pouvoirs sont donc accordés aux Etats. Pour des raisons similaires, les parents ont reçu l’autorité de discipliner
et de réguler leur foyer. L’Eglise est responsable de l’entraînement spirituel et de la nourriture spirituelle de
ses membres. Elle doit aussi porter l’Evangile au monde. Pour cela elle doit avoir l’autorité de collecter les
moyens, d’enseigner et de faire régner la discipline. Si les pasteurs étaient responsables du choix de leur
troupeau, il pourrait leur être accordé le piétiner la conscience de chacun de leurs membres. Mais leur
responsabilité se limite à leur mission qui est de guider les membres. Ils doivent supplier leur troupeau d’obéir
à la Parole. Pour ce faire, ils doivent être des modèles à imiter. Ils doivent se considérer comme étant des
bergers et non des souverains.

« Obéissez à vos conducteurs et ayez pour eux de la déférence, car ils veillent sur vos âmes dont ils devront
rendre compte ; qu’il en soit ainsi afin qu’ils le fassent avec joie et non en gémissant, ce qui ne vous serait
d’aucun avantage » (Héb 13 : 17).

« Voici les exhortations que j’adresse aux anciens qui sont parmi vous, moi, ancien comme eux….Paissez le
troupeau de Dieu qui est sous votre garde, non par contrainte, mais volontairement, selon Dieu ; non pour un
gain sordide, mais avec dévouement ; non en exerçant un pouvoir autoritaire sur l’héritage de Dieu, mais en
étant les modèles du troupeau » (1 Pi 5 ; 1 à 4).

Les pasteurs seront-ils personnellement responsables des décisions finalement prises par les membres qu’ils
ont aidés, enseignés et encouragés dans le ministère ? Une réponse fausse donnée à cette question par
précaution, a créé une situation malsaine. Tandis que nous ne devons pas encourager ouvertement le pécheur
et devons même blâmer les hérétiques, pour le moins, nous ne devons pas participer à leurs mauvaises actions.

La limite de notre responsabilité mesure la limite de notre autorité. Comme nous ne sommes pas responsables
des suites secondaires et tertiaires des décisions des membres, nous n’avons aucune autorité pour les réguler.
L’autorité que nous avons c’est celle d’enseigner ; elle ne peut pas être séparée de notre devoir sacré de
prendre soin du troupeau. Dieu en en horreur les bergers qui font autrement (Jér 23 / Ez 34).

 

 

Conclusion

 

 

Les pasteurs et les administrateurs de l’Eglise ont devant eux les histoires de Eldad et Medad sous Moïse. Ils
peuvent lire Diotrephes. L’exemple de Jésus disant « Ne l’interdit pas » et de Pierre insistant sur le « ne pas
être des seigneurs autoritaires sur l’héritage de Dieu » doivent être pris en compte. Dieu interdit d’interdire.
Nous sommes autorisés d’employer notre influence pour le bien. Nous devons conseiller et suggérer des plans.
Mais l’autorité de la conscience d’un homme sur sa propre vie est au-delà de l’autorité qui nous est déléguée.
La volonté du conseil de l’église locale annule la volonté du pasteur en terme de pouvoir administratif. La
volonté de l’Eglise mondiale exprimée en cessions (Manuel d’Eglise) annule celle du comité local et donc du
pasteur local.

Mais quand les responsables exercent une autorité qui ne leur a pas été accordée par Dieu, leur autorité n’a
aucune valeur.

 

 

« Que toute personne soit soumise aux autorités supérieures car il n’y a pas d’autorité qui ne vienne de Dieu.,
et les autorités qui existent ont été instituées par Dieu. C’est pourquoi celui qui s’oppose à l’autorité résiste à
l’ordre que Dieu a établi, et ceux qui résistent attireront une condamnation sur eux-mêmes » (Rom 13 : 1, 2).

 

(C’est nous qui soulignons certains passages)
Juillet 2009

 

 

Commentaires de circonstance

 

 

Nous venons de vivre , à l’église de Nimes, une expérience qui illustre l’actualité de cet article :
Le pasteur local vient de faire radier six membres
- non parce qu’ils ont renié la foi adventiste, au contraire, ils restent très attachés à la foi de leurs pères ;
- non parce qu’ils vivent volontairement dans le péché (travaillent le sabbat, adultères, alcool,….) ;
- non parce qu’ils sont infidèles dans les dîmes et offrandes à Dieu (pas un motif valable pour radier) ;
- non parce qu’on ne sait plus où ils habitent et qu’ils n’ont plus donné signe de vie,
- ….

 

Mais, et nous citons les termes de la lettre RAC envoyée à ces membres,
- parce qu’il a , « constaté leur absence à l’église depuis pas mal de temps » (un an environ pour cinq d’entre   eux, un peu plus pour le sixième) ;
- parce qu’ils ont « choisi de se réunir au sein d’une association qu’avec d’autres personnes vous avez
créée, de votre propre initiative, en opposition à l’église de Nimes » ;
- parce que « si la vie de l’église de Nimes ne te convient pas, alors il faut être cohérent…Si tu as choisi
de te différencier de l’église de Nimes, celle-ci se positionnera aussi librement à ton égard ».

 

Cette association, baptisée d’opposition, dont les membres sont des Adventistes, poursuit une oeuvre
d’évangélisation dans un local, situé au centre ville, qui était loué par l’église pour faire de l’évangélisation et
que l’église, il y a un an, a décidé de fermer. Des frères et soeurs ont décidé alors de créer une association
indépendante « La Bible Aujourd’hui »
pour financer et poursuivre cette oeuvre d’évangélisation par le
contact et la page imprimée. Ce local, que nous ne considérons pas comme un lieu de culte, est ouvert toutes
les après-midi, la permanence étant assurée par des membres de l’association. Il est vrai qu’ils se retrouvent à
quelques-uns, le Sabbat matin, pour une Ecole du Sabbat annexe, ouverte sur l’extérieur. Les membres de
cette association n’acceptent pas de participer à la « grande sieste » de l’église et de son pasteur qui,
visiblement attend tranquillement sa retraite.

La réalité, en fait, c’est que cet homme a perdu le contrôle, ce qu’il ne supporte pas, et il sanctionne.
Depuis la création de l’association et jusqu’à la radiation, ni depuis d’ailleurs, aucun des radiés n’a été visité
par le pasteur ; celui-ci d’ailleurs fuit toute discution sur ses options et ses décisions. Il refuse que ceux qui ne
sont pas d’accord avec les orientations OEcuméniques et charismatiques qu’il fait prendre à l’église
s’expriment. On ne discute pas, c’est comme cela ! Alors il a commencé par les exclure de toute responsabilité,
privant l’église de magnifiques talents, avant de les exclure tout simplement, mais avec méchanceté et
hargne, de la communauté.

 

Alors que nous vivons cela, le Seigneur nous permet de trouver cet article d’Adventists Affirm qui dénonce ce
genre de comportement pastoral.

 

 

Etonnant, non !


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